Une synthèse réalisée à la demande du Centre d’Analyse Stratégique, organisme rattaché au Premier Ministre, a été rendue public le 13 juillet 2010 (La promotion de la diversité dans les entreprises. Les meilleures expériences en France et à l’étranger. Synthèse, juin 2010). Ce document a pour but d’établir un état des lieux en France sur les phénomènes discriminatoires en entreprise et d’identifier des « bonnes pratiques ». Plusieurs pays ont été pris comme échantillon : le Royaume Uni, la Suède, les Pays Bas, l’Allemagne, les Etats Unis, le Canada. Dès l’introduction, le document énonce : « Il a été décidé de se concentrer sur 4 critères de discrimination : l’origine, le genre, le handicap et l’âge ».
A la page suivante, il est indiqué : « A certains égards, la France fait même figure de pionnière en inspirant d’autres pays européens. A notre connaissance, la France est le seul pays de l’Union Européenne à décerner un « Label diversité » (depuis 2009) aux entreprises exemplaires en matière de diversité ». « Cependant », précise ce document, « les discriminations persistent, sans qu’il soit d’ailleurs possible d’en cerner exactement l’étendue ».
Nous allons porter un éclairage sur ces deux points qui sont révélateurs de la situation en France sur « la » diversité. En quoi ce document reflète-t-il l’approche de la France sur ce sujet ? En quoi est-il caractéristique d’un comportement vis-à-vis des groupes minoritaires ?
Premier point : un choix a été opéré entre les critères de discrimination. L’origine, le genre, le handicap et l’âge sont les critères retenus et considérés comme non acceptables. Exit les critères de la religion et des convictions religieuses ou bien encore le critère de l’orientation sexuelle qui, pourtant, sont aussi des critères de discrimination interdits. Les auteurs justifient la hiérarchie opérée en mettant en avant le fait que les 4 critères retenus sont fondés sur des « caractéristiques le plus souvent visibles et identitaires sur lesquelles les individus n’ont pas ou peu d’emprise ». Au-delà de cette explication « politiquement correct », cette volonté d’établir une hiérarchie de critères peut aussi être comprise comme étant le reflet de ce que la société accepte, pourrait accepter ou non comme discrimination. Cela signifie qu’il existe aujourd’hui des actes, des comportements discriminatoires, qui sont, de fait, tolérés ou tolérables et d’autres qui ne le sont pas. [/i]
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