Politique

L'église catholique : une secte dangereuse ? Une organisation sectaire nuisible ?


25 sept., 2010
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Par Eric Remacle

London Pope RnPar Eric Remacle
Diplômé en psychologie appliquée
Responsable de Nopedo Belgique
Responsable juridique européen du mouvement Raëlien Européen


La question est-elle si provocante qu'elle en a l'air de prime abord ? Les récentes révélations de ces dernières semaines, le dossier de huit pages du Soir intitulé "l'affaire Dutroux de l'Eglise" du week-end du 11 septembre et l'émission spéciale de la RTBF du lundi 13 septembre au soir prouvent à quel point cette organisation religieuse a accumulé en masse les critères des dérives sectaires servant, selon le CIAOSN (Centre d'information et d'avis sur les organisations sectaires nuisibles) à repérer ce que la loi dénomme comme une « organisation sectaire nuisible" : entrave à la justice, dissimulation de preuves, protection de criminels, abus de confiance, abus sur des mineurs, tentatives de corruption, non-assistance à personne en danger, et sans doute plus encore. Qu'une organisation rassemble autant d'infractions à la loi devrait légitimement nous permettre de nous poser la question en toute transparence et souci d'impartialité.

Le terme « organisation sectaire nuisible" est un concept assez flou créé par l’Etat belge afin d’éviter le terme méprisant de « secte ». Dans l’ensemble sont considérées comme des « sectes » en Belgique presque toutes les minorités religieuses non reconnues. Le terme « secte » devenu aujourd’hui une insulte et utilisé abondamment auparavant par les autorités - on se souvient malheureusement de la commission d’enquête sur les sectes » - a été abandonné suite aux nombreuses contradictions qu’il suscitait envers l’esprit des droits de l’homme. Madame Asma Jahangir, Rapporteuse Spéciale des Nations Unies sur la Liberté de Religion ou de Conviction, déclarait dans son rapport de 2006 que « la politique de la France envers les “sectes” (sur laquelle s’est basée la commission parlementaire belge sur les sectes”) a contribué à créer un climat de suspicion et d’intolérance générale envers les organisations listées dans la liste des « sectes ».

Il faut rappeler en effet qu’il n'existe en droit aucune distinction reposant sur une disposition légale entre un « culte » ou une « religion » et une « secte » et que toute tentative en ce sens serait nécessairement discriminatoire et incompatible tant avec la Constitution qu’avec la Convention européenne des droits de l’homme.


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