France : une victoire symbolique pour l’éducation à la sexualité et pourquoi c’est aussi un appel à aller plus loin


20 déc., 2025
 Aucun    Europe

La condamnation symbolique de l’État français pour son inertie en matière d’éducation à la sexualité expose l’écart entre un droit fondamental inscrit dans la loi et une réalité éducative toujours sacrifiée aux tabous et aux pressions idéologiques.


CondamnationFrance_.png En cette période marquée par la campagne internationale SexEd Day — journée dédiée à la promotion d’une éducation à la sexualité complète et respectueuse célébrée chaque année le 20 novembre — l’actualité française met en lumière le long chemin encore à parcourir sur le terrain politique et éducatif.

Le 2 décembre 2025, le Tribunal administratif de Paris a rendu une décision qui a fait grand bruit : il a reconnu que l’État français avait manqué à son obligation légale d’organiser des séances d’éducation à la sexualité dans les établissements scolaires depuis l’entrée en vigueur de la loi en juillet 2001. Tribunal administratif de Paris

Une obligation légale depuis 24 ans… rarement respectée

La loi française est claire depuis plus de deux décennies : les écoles, collèges et lycées doivent assurer, chaque année, au minimum trois séances d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle, adaptées à chaque tranche d’âge (*Tribunal administratif de Paris)

Dans les faits, ces séances ont été largement absentes ou sporadiques, comme le montrent des données officielles relevant que moins d’un élève sur cinq bénéficie réellement de ce droit fondamental.

Un jugement symbolique et lourd de sens

Le tribunal a considéré que cette inertie constituait une faute de l’État. En conséquence, il l’a condamné à verser l’euro symbolique réclamé en réparation du préjudice moral.

Cette condamnation permet de reconnaître juridiquement ce que beaucoup de professionnels et d’associations rappellent depuis des années : le manque voire l'absence d’éducation à la sexualité nuit à la santé, à l’égalité et à la liberté des jeunes.

SexEd Day : un rappel de ce qui doit être défendu

Lancée en 2015 par Raël, le SexEd Day fait partie intégrante d'une campagne mondiale de sensibilisation en faveur de l'éducation à la sexualité dès l’enfance, soutenant des programmes adaptés à l’âge et à la culture, dont des explications sur la masturbation dès 5 ans telles que spécifiées dans le rapport original de l'UNESCO censuré. Cette campagne vise notamment à contrecarrer cette censure motivée par des croyances religieuses culpabilisatrices et appelle à la réédition de ce rapport original de l'UNESCO de 2009 et de ses principes directeurs.

Cette actualité française est un appel fort à renouveler l’engagement des citoyens, des éducateurs, des parents et des décideurs pour faire de l’éducation à la sexualité non pas un objectif symbolique, mais une réalité vécue dans chaque classe, partout dans le pays.