Nouvelle régression des libertés individuelles en France et Belgique


11 oct., 2011
 Aucun    Europe

La Cour constitutionnelle belge vient de rejeter, le 5 octobre, le recours exercé à l’encontre d’une loi interdisant, dans les lieux accessibles au public, le port de vêtement cachant la totalité ou une partie du visage.


16 Actionburqa

La Cour constitutionnelle belge vient de rejeter, le 5 octobre, le recours exercé à l’encontre d’une loi interdisant, dans les lieux accessibles au public, le port de vêtement cachant la totalité ou une partie du visage.

"La Belgique a ainsi emboîté le pas sur l’Etat français, qui trace inexorablement, et depuis des décennies, le chemin des lois liberticides." souligne Lisiane Fricotté, juriste spécialiste des libertés publiques et des Droits de l'Homme.

La Cour avait été saisie par deux femmes musulmanes vivant en Belgique. Elles demandaient l’annulation de cette loi, qui prévoit des sanctions. Leur avocate, Inès Wouters, a déclaré (1) : "Nous considérons la loi comme une ingérence disproportionnée dans l’exercice des libertés fondamentales, dont la liberté de religion, d’expression, la liberté individuelle et le droit à la vie privée. C’est une mesure discriminatoire".

Quelques jours plus tôt, le 22 septembre, des condamnations ont été prononcées en France à l’encontre de femmes portant le niqab. France et Belgique sont à l’unisson pour porter des coups aux libertés.

Rappelons que lors de l’adoption de la loi française, interdisant « la dissimulation du visage dans l’espace public », les Raëliens avaient manifesté publiquement pour défendre la liberté de porter ce que l’on veut.

Raël, fondateur et chef spirituel du Mouvement Raëlien International, avait lancé un appel à toutes les personnes solidaires, hommes et femmes, pour porter un casque intégral de moto (lequel est toujours légal) portant l’inscription "Burqa de moto" (2).

A cette occasion, le Mouvement Raëlien soulignait son attachement aux principes fondamentaux : la liberté est la règle et l’interdiction doit rester l’exception. Tout être humain doit disposer de ce droit fondamental, de porter le vêtement qu’il souhaite. Ceci inclut la réciprocité, c'est-à-dire le droit de porter une mini jupe en pays musulman.

"Cette loi fait de l’interdiction un principe. Au mépris des libertés individuelles, des juges ont donc décidé de l’appliquer et de sanctionner les deux femmes, qui ont choisi de porter le voile intégral et revendiquaient le droit de le porter dans les lieux publics" poursuit Lisiane Fricotté.

En agissant ainsi, la France montre une nouvelle fois son vrai visage : un pays qui se prétend pays des droits de l’Homme mais qui ne cesse de les piétiner. Lorsqu’il y a quelques mois, les représentants du Mouvement Raëlien en France s’interrogeaient et se demandaient si, demain, un vote sur l’interdiction de se mettre en bikini ou de porter un pantalon pour les femmes verrait le jour, ils étaient sans doute plus proches de la réalité qu’on ne l’imagine.

"Aujourd’hui ce sont des femmes portant le voile qui ont été condamnées… Il y a quelques semaines, ce sont des femmes qui voulaient défendre leur droit à être topless qui ont été arrêtées dans des circonstances totalement illégales" dénonce Lisiane Fricotté (3).

"Les autorités politiques, policières et judiciaires s’accorderaient elles pour dicter leurs conduites aux femmes et leur dire la manière de s’habiller ? Celles qui sont trop couvertes devraient se découvrir et celles qui veulent se découvrir devront se couvrir ! " conclut Lisiane Fricotté.

Les Raëliens, amoureux inconditionnels des libertés, ne manqueront aucune occasion de dénoncer ces mises au pas et d’exercer leurs droits.

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(1) www.lequotidien.lu/international/27833.html

(2) Voir l'[ http://fr.raelnews.org/comment.php?comment.news.227]article [/link]La loi interdisant « la dissimulation du visage dans l'espace public » : une nouvelle manifestation de l’intolérance française).

(3) Voir l'article 6 femmes arrêtées à Paris alors qu'elles s'apprêtaient à exercer leur droit d'être topless).