Pour la légalisation du suicide médicalement assisté


05 févr., 2011
 Aucun    Politique

Par Lisiane Fricotté, juriste, DEA Libertés publiques et Droit de l'Homme


Euthanasie

Par Lisiane Fricotté, juriste, DEA Libertés publiques et Droit de l'Homme

En France, une initiative récente de parlementaires en vue de la légalisation de l’assistance médicalisée pour mourir a échoué. Le lobbying d’autorités politiques, médicales et religieuses a conduit au rejet de cette proposition.

Ce texte indiquait : "toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu'elle juge insupportable, peut demander à bénéficier (...) d'une assistance médicalisée permettant, par un acte délibéré, une mort rapide et sans douleur ".

Un débat clos avant l’heure

L’opinion publique se manifeste majoritairement en faveur de la légalisation du suicide assisté , mais les résistances à légiférer sont très fortes et trouvent des relais importants et disproportionnés dans les médias. Le président de l’ l'Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), Jean-Luc Romero, a d’ailleurs dénoncé la pression de l'Église « avec des tribunes des évêques partout ».

La veille du débat, un quotidien national a « offert » une tribune au Premier ministre français (Le Monde du 24 janvier 2011), lequel informait par voie de presse sa ferme intention de s’opposer à l’adoption de ce texte. Le matin même du vote, le texte était amendé et vidé de son contenu.

Cette bataille médiatique a été relayée par des médecins, soignants, opposés à l’adoption de cette loi.

Les opposants à la légalisation n’hésitent pas à procéder par amalgame, en faisant un parallèle entre la période du IIIème Reich et les risques de dérives, en cas de légalisation du suicide assisté !

Ainsi, avant même que le débat ait lieu dans l’enceinte parlementaire, tout était écrit. Le vote a entériné le refus.

La principale raison sous jacente à ces oppositions est ancrée dans la culture religieuse dans laquelle baigne notre société. Ce refus traduit l’attachement à l’idée que seul Dieu décide de la vie et de la mort. Aux yeux des défenseurs de cette idée, cela rend inacceptable le suicide assisté, car celà revient à admettre que l’être humain s’attribue des pouvoirs qui en réalité ne lui appartiennent pas. Une telle affirmation conduit à préserver la vie quoiqu’il arrive, et ce, même en prenant le contrepied des choix de la personne. La liberté ne trouve pas sa place.

Les comités d’éthique, certains politiques, ainsi que des juristes reprennent à leur compte cette idée en habillant leurs propos de notions morales ou éthiques mais il s’agit d’un camouflage: le refus de légiférer s’inscrit dans la continuité de la doctrine catholique, selon laquelle l’homme n’est pas propriétaire de son corps. Dans cette vision conservatrice, l’être humain n’est pas juge de sa propre dignité. « Aucun motif ne saurait autoriser quiconque à décider qu’une vie ne vaut pas la peine d’être vécue » est il écrit dans un manifeste contestant le droit au suicide assisté.

Pourtant, si c’est la personne elle-même qui le décide, car elle ne supporte plus de souffrir, pourquoi cette demande d’aide devrait elle lui être refusée ?

En finir avec le dogme de la souffrance

La philosophie Raëlienne, qui a pour fondement le fait que toute forme de vie, y compris l’être humain, a été créée scientifiquement sur terre par d’autres êtres venus de l’espace (les Elohim), a sur ce sujet une position sans ambiguïté.

Se faisant « porte parole » de Ceux qui ont créé la vie et peuvent donc en mesurer toute la valeur, elle enseigne : «Tout être a droit à la vie, droit à l’amour et droit à la mort. Chaque être est maître de sa vie et de sa mort. La mort n’est rien mais la souffrance est terrible, et tout doit être fait pour la supprimer. Un être qui souffre trop a le droit de se suicider… Si une personne que tu aimes souffre trop et souhaite mourir sans avoir la force de se suicider, aide-là à se supprimer. Lorsque, grâce à la science, les hommes pourront supprimer les souffrances de leurs semblables, ils pourront se demander s’il est bien ou non de se supprimer. » (Extrait de l'ouvrage Le Message donné par les Extra-terrestres, chapitre L’épanouissement, en téléchargement gratuit sur www.rael.org)

Un droit humain : le choix de mourir serein

Contrairement aux grandes religions du passé qui font l’apologie de la souffrance de l’être humain sur terre dans l’attente d’une hypothétique vie meilleure après la mort, le Raëlisme considère que l’être humain a été créé pour le plaisir et le bonheur ici et maintenant.

Il affirme que le paradis hypothétique des anciennes religions est possible et réalisable sur terre grâce à la science qui pourra bientôt supprimer tout travail obligatoire, vaincre la maladie et la mort.
Dans cette perspective, l’être humain, créé pour le bonheur, le plaisir et une vie sans souffrance et qui a pouvoir sur sa vie et sa mort, peut décider d’y mettre fin si celle-ci lui devient insupportable et qu’il considère la mort comme une délivrance et demander qu’on l’aide pour cela.

Cet acte ultime d’écoute pour accompagner la volonté exprimée de mourir et de ne plus souffrir permet de dépasser le tabou de la mort et les peurs qui y sont associées. La peur de souffrir peut, pour nombre de personnes, être plus forte que la peur de la mort elle-même.

Répondre à la demande de délivrance en cas de souffrance physique incurable est un pas de plus franchi vers la libération de l’homme d’une de ses plus grandes peurs, tout en permettant à ceux qui l’accompagnent d’accomplir un acte d’amour.

 




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