Par Samantha Dubray, Éducatrice Sexologue, maître en psychologieSuite à la parution d’articles de journaux suisses1 sur les raëliens, articles qui relataient des incitations à la pédophilie dans les écrits religieux : Le Message donné par les Extra-Terrestres : je me suis questionnée en tant qu’éducatrice sexologue sur le sens et la valeur que l’on doit accorder à ces informations médiatiques. En effet, lorsqu’on écrit et qu’on rapporte des accusations criminelles et sexuelles, il est impératif de vérifier concrètement la véracité des faits avant publication pour ne pas accuser ou entacher à tort la vie d’un groupe ou d’un individu. Les abus sexuels sont des délits graves et inacceptables que l’on doit stopper, tout en apportant de l’aide aux victimes et aux abuseurs; et les incitations à commettre de tels actes sont, à mon sens,
tout autant répréhensibles.
Mais actuellement, au niveau journalistique, on observe une fâcheuse tendance à déformer les faits pour combler un certain besoin de sensationnalisme. C’est ce que nous pouvons observer dans le contenu présenté quotidiennement. Ce besoin de sensationnalisme déforme les faits et réduit la crédibilité du monde journalistique, et je ne saurais trop conseiller au lectorat d’être vigilant et critique face à ce qu’il lit.
Qu’est-ce qui permet à une cour de justice suisse et au monde journalistique d’accuser une minorité religieuse d’incitation à la pédophilie? Ont-ils réalisé des évaluations cliniques auprès des membres du Mouvement Raëlien pour vérifier : la présence de fantaisies imaginatives sexuellement excitantes; d’impulsions sexuelles ou de comportements survenant de façon répétée et intense, pendant une période d’au moins 6 mois, impliquant une activité sexuelle avec un ou des enfants pré-pubères (généralement âgés de 13 ans ou moins) comme le préconise le DSM IV (Manuel de diagnostic clinique des troubles psychologiques)?
Ont-ils aussi mis en évidence, chez les membres du Mouvement Raëlien, la présence d’une souffrance marquée ou une altération du comportement et de l’activité sociale? Combien de personnes ont été entendues? Et combien ont été évaluées comme ayant une paraphilie pédophile? Apparemment, aucune évaluation n’a été faite, sinon, nous aurions des données publiées.
Il est vrai que la religion raëlienne est la seule minorité religieuse à promouvoir la sexualité et la liberté sexuelle entre adultes consentants. Qu’y a-t-il de mal à ça? Il existe enfin un mouvement religieux qui ne limite pas la sexualité à la reproduction. Il ne salit pas, ne mystifie pas et ne culpabilise pas la sexualité.
Chaque être humain a le droit de disposer de son corps et de s’épanouir sexuellement selon son orientation sexuelle. C’est ce qui est écrit dans l’article 8 de la convention de la Commission Européenne des Droits de l’homme qui associe liberté sexuelle et protection ainsi que respect de la vie privée. Si une personne souhaite vivre une sexualité ouverte, en ayant plusieurs compagnons ou compagnes ou juste vivre un duo, ou un solo, que ce soit pour une heure, une nuit ou plus longtemps, en utilisant des pratiques comme la masturbation, le sexe oral, la pénétration, les relations anales, pourquoi pas?…tant et aussi longtemps que les adultes sont consentants et que la vie de chacun des participants n’est pas mise en danger. C’est-ce que nous pouvons lire sur la liberté sexuelle entre adultes consentants sur le site de nopedo2 et plus spécifiquement dans le livre : Le Message donné par les Extra-Terrestres à la page 256 : « Un individu doit chercher à s’épanouir selon ses aspirations et ses goûts sans se préoccuper de ce qu’en pensent les autres, dans la mesure où il ne fait pas de mal aux autres. ». Et c‘est aussi ce que nous pouvons en conclure au niveau du Code pénal dans le domaine de la sexualité, car comme le soulignent si bien Daniel Borrillo et Danièle Lochak3 : « il n’existe pas actuellement de définition explicite de la liberté sexuelle au niveau pénal et dans les chartes, ce qui nous oblige à définir la liberté sexuelle en fonction de ce qui n’est pas permissible dans notre société.»
Au sujet des bienfaits de la sexualité sur notre mental et notre corps, Ellis (1897)4 fut à son époque un pionnier et un défenseur soutenant les vertus bienfaitrices du sexe, qu’il soit récréatif ou reproducteur; se levant ainsi contre la pensée que l’onanisme, c'est-à-dire la masturbation, ne conduit pas à la maladie ou à la folie (Tissot, 1764, Kellog, 1891)5. Et la science confirme chaque jour l’importance de la sexualité pour notre équilibre mental et physique. Par exemple, au niveau neuro-endophysiologique, elle contribue à l’obtention d’un état de bien-être général de par l’augmentation de la sérotonine, de la dopamine et des endorphines dans le sang, tout en contribuant aussi à réduire le taux de cortisol (hormone du stress) dans notre corps (Brody, 2006)6. La sexualité renforce également le système immunitaire (Haake, et al., 2004) 7, et permet de diminuer les douleurs menstruelles (Masters & Johnson, 1966)8, en plus d’avoir un effet analgésique (Komisaruk & Whipple, 1995)9 pour ne vous citer que quelques unes de ses vertus. Un fait : les seuls risques de santé que peut engendrer la sexualité selon Levin (2007)10, ce sont les infections transmissibles sexuellement par le sang (ITSS) que l’être humain actif sexuellement peut contracter s’il a des rapports non protégés; d’où l’importance d’encourager l’utilisation du condom, ce que Raël, (leader du Mouvement Raëlien) préconise depuis 30 ans, contrairement à plusieurs autres organisations religieuses, particulièrement l’Église catholique, qui n’encouragent pas le port du condom, ce qui est, à mon sens, criminel puisque le sida est présent partout sur la planète!
Maintenant que nous avons éclairci l’importance qu’a la sexualité pour notre bien-être et que nous avons examiné la signification de la liberté sexuelle,
qu’en est-il de l’éducation sensuelle?Dans le livre de Raël : Le Message donné par les Extra-Terrestres, sous la rubrique éducation sensuelle, il est écrit : « Tu éveilleras l’esprit de ton enfant, mais tu éveilleras aussi son corps, car l’éveil du corps va de pair avec l’éveil de l’esprit. » p.252. Pris hors contexte, les interprétations peuvent être multiples. Une lecture attentive de l’ensemble du texte sur ce sujet mentionne clairement qu’il n’est absolument pas question de pratique sexuelle entre un adulte et un enfant, mais d’une éducation sensuelle et sexuelle qui se limite à «expliquer». Il faut donc être de mauvaise foi et mal intentionné pour faire dire à ces quelques phrases qu’elles incitent à des actes pédophiles.
De plus, si on prend la peine de lire le reste de la page, la phrase citée ci-dessus signifie qu’éveiller l’esprit de son enfant est bien, mais pour que l’éveil de son esprit soit complet, il ne faut pas oublier de lui dire qu’en plus de son cerveau, il a un corps et des sens; que ses sens le relient à son environnement, lui donnent de l’information, mais aussi du plaisir. Et il a le droit de jouer avec tout son corps, notamment ses organes sexuels. Il faut juste lui expliquer, car l’enfant est comme une cassette vierge. Et cela renvoie à de l’éducation sexuelle.
Mais l’adulte a besoin aussi qu’on lui dise que la sexualité est permise, puisque son éducation empreinte de tabous socio-religioculturels lui interdit ou lui envoie des messages négatifs à ce sujet. En effet, le World Health Organisation mentionne que les obstacles liés au bien-être sexuel et à l’éducation sexuelle sont liés au maintien de tabous et de mythes sexuels (WHO, 1974). La religion et la culture induisent et véhiculent une culpabilité sexuelle, et ce secret rend ainsi plus difficile l’expérience d’une sexualité plaisante et agréable. (Giami, Ohlrichs, Quilliam; Wellings ,Pacey & Wylie, 200611; Masmoudi-Soussi. Bellaaj-Lachtar, Aloulou-Bouguecha , Amami, Halouani & Jarraya, 200612). On peut observer par exemple que la masturbation est perçue comme nuisible pour la santé par 70,3 % des étudiants tunisiens! Et elle est associée à un sentiment de culpabilité chez 80 % de ceux-ci. Ce même sentiment de culpabilité est lié dans 64 % des cas, à la religion (Masmoudi-Soussi. Bellaaj-Lachtar, Aloulou-Bouguecha , Amami, Halouani & Jarraya , 2006). La notion que la sexualité est un péché, sauf dans le cas de la procréation, peut provoquer des sentiments de culpabilité par rapport à l’utilisation d’une contraception (Giami, Ohlrichs, Quilliam; Wellings ,Pacey & Wylie, 2006), ce qui est très inquiétant, notamment pour les risques de contracter des ITSS (Infections Transmissibles Sexuellement et par le Sang).
Alors, devons-nous reprocher au Mouvement Raëlien de parler de sexualité sans tabou, sans culpabiliser le monde et sans véhiculer des mythes sexuels? Si oui, devons-nous alors accuser les sexologues d’être aussi «dangereux»? Puisque, après tout, ce ne sont qu’une minorité d’individus qui font la promotion de la sexualité, en affirmant l’importance de l’éducation sexuelle pour l’épanouissement et l’éveil de l’individu quel que soit son âge! Doit-on condamner Jocelyne Robert pour ses conférences et ses livres? Sexologue et auteur prolifique, elle explique aux enfants de tous âges la sexualité, en mentionnant aussi bien la fonction reproductive des organes sexuels que l’aspect plaisant qui est sous-jacent. En effet, dans son ouvrage éducatif pour les enfants de zéro à 6 ans, J. Robert (1985) guide, informe et démystifie la sexualité des jeunes. Elle explique aux parents l’importance de ne pas avoir peur d’aborder des notions de sexualité avec leurs enfants, tout comme il est normal d’observer de la sensualité et des comportements sexuels chez ces derniers.
Rappelons-le : la sensualité, la sensorialité et la sexualité sont des composantes de l’être humain, de sa naissance à sa mort (Robert, 1985). Il est normal pour l’enfant qu’aucune partie de son corps ne soit tabou (Robert, 1985). Les parents ne doivent pas faire de projections (Robert, 1985). Elle rajoute aussi qu’il serait sans doute enrichissant pour les parents et leurs enfants d’établir entre eux une communication sensorielle par le massage (Robert, 1985). Devons-nous donc comprendre qu’elle incite à la pédophilie? Bien sûr que non, pas plus que ne le font les écrits raëliens dans le livre :
Le Message donné par les Extra-Terrestres.
Jocelyne Robert recommande aussi aux parents de parler de sexualité en termes positifs et de nommer les parties génitales par leur nom (ce qui est d’ailleurs clairement illustré dans ses ouvrages13). C’est à cet âge que l’enfant développe le langage, et c’est donc une période qui contribue à la consolidation de son identité sexuelle. Alors, si votre fille vous pose la question, répondez-lui qu’elle a une vulve, un vagin et un clitoris. Évitez d’être trop évasif en disant qu’elle n’a pas de pénis (Robert, 1985), ou en changeant de sujet! Par ailleurs, c’est vers trois ans que les enfants manifestent de l’intérêt pour explorer leur corps (Robert, 1985).
Et cet intérêt pour leurs organes génitaux les poussent à s’examiner de très près (tout comme à examiner ceux du sexe opposé) (Robert, 1985). Ils prennent conscience en se touchant que cette partie du corps est particulièrement sensible (Robert, 1985). En frottant ses organes génitaux, la petite fille ou le petit garçon ressent du plaisir, variable en intensité d’un enfant à un autre (Robert, 1985). Chez l’un, ce plaisir peut être purement sensuel; chez l’autre, il peut avoir une fonction de détente et d’apaisement (Robert, 1985).
Eh oui, la sexualité est présente déjà chez les jeunes enfants sans qu’on leur apprenne quoi que ce soit. Mais notre interaction avec eux les coupe souvent dans leur processus d’apprentissage, puisqu’on projette sur eux nos peurs, notre culpabilité et notre manque de connaissance. Or, la sexualité est aussi bénéfique à cet âge qu’à l’âge adulte! Mais il est important de ne pas culpabiliser les enfants pour ne pas qu’ils grandissent avec ce fardeau et deviennent de jeunes adultes pleins de complexes et mal dans leur sexualité, véhiculant à leur tour et projetant sur les autres leurs propres malaises sexuels, limitant leur épanouissement et leur éveil. Il est donc important, comme le souligne Robert (1985), de ne pas culpabiliser l’enfant, quel que soit son âge, que ce soit par notre attitude ou nos mots.
On peut lire aussi dans Le Message donné par les Extra-Terrestres, toujours en page 253.
«L’éducation sexuelle est très importante elle aussi, mais elle n’apprend que le fonctionnement technique des organes et leur utilité, tandis que l’éducation sensuelle doit apprendre comment l’on peut avoir du plaisir par ses organes, en ne recherchant que le plaisir; sans rechercher forcément à utiliser ses organes dans le but utilitaire qui est le leur. Ne rien dire à ses enfants au sujet du sexe, c’est mal, leur expliquer à quoi ça sert c’est mieux, mais ce n’est pas encore suffisant : il faut leur expliquer comment ils peuvent s’en servir pour en retirer du plaisir.».
Et c’est ce que font là encore les sexologues. Ils ne montrent pas uniquement la sexualité dans son rôle procréatif, ils expliquent aussi que c’est quelque chose d’agréable et de plaisant, que nos organes nous procurent à différents niveaux un certain degré de plaisir. Et on leur apprend comment il faut faire pour en retirer du plaisir, car, comme le mentionne J. Robert (1988)14, peut-être que pour le garçon, la première éjaculation est associée à une expérience orgasmique, donc de plaisir, mais chez la femme, les premières relations sexuelles sont rarement associées à l’obtention d’orgasme (Roberts, 1988). L’érotisme féminin dépend d’un apprentissage au cours duquel la jeune fille doit apprendre à découvrir son corps, à identifier ce qui lui procure du plaisir et à explorer ses voies érotiques (Robert, 1988). (Ces «voies érotiques» sont souvent liées aux zones érogènes : les seins, les mamelons, le sexe et notamment les caresses ou la masturbation du clitoris!). Expliquer à la jeune fille que le clitoris est l’organe qui lui sert à retirer du plaisir et à atteindre l’orgasme, lui expliquer comment elle doit s’y prendre pour en retirer du plaisir en le caressant n’a rien de scandaleux, et Mme Robert ne se censure pas pour le dire, comme beaucoup d‘autres sexologues. Par ailleurs, il est intéressant de noter que la femme atteint souvent son plein potentiel sexuel autour de 35- 45 ans, car elle connaît mieux son corps, ses fantasmes sont variés et à connotation génitale (et non uniquement romantique). De leur côté, les hommes développent plus, vers cet âge, leur sensualité puisque leur pulsion hormonale et l’assouvissement de leur tension sexuelle sont moins urgents15 . Donc, en sachant cette réalité, une éducation sexuelle est d’autant plus importante, afin d’apprendre à ces hommes en devenir l’importance de conjuguer la sensualité avec la sexualité, et aux femmes de conjuguer le romantisme et la sensualité, avec la corporalité et la génitalité, au lieu d’attendre la quarantaine pour développer leur plein potentiel.
Mme Robert n’est pas la seule à se lever pour parler de sexualité. Bien avant elle, Denise Stagnara fut une pionnière française dans le domaine. Fondatrice de l’association d’éducation sexuelle en milieu scolaire « Sésame » (1966), elle fit avec son époux de nombreuses interventions auprès des milieux privés et des lycées pour répondre aux questions des jeunes sur les relations sexuelles et amoureuses. En Égypte, Héba Qotb16, une sexologue égyptienne, anime une émission télévisée sur la sexualité, en reprenant la Charia et la science, pour montrer l’importance de la sexualité dans l’épanouissement sexuel, malgré ce que disent les interprétations religieuses mystiques qui se sont perpétuées négativement sur le sujet depuis des générations! Le monde évolue grâce à la science et il faut le dire.
Récemment, en Angleterre, selon le journaliste Mark Townsend de L’Observateur, le ministère britannique vient de mettre en place un nouveau cours d’éducation sexuelle dans les écoles, dont le but précis est d’encourager la pratique du sexe oral pour faire diminuer le nombre de grossesses chez les adolescentes. Les étudiants suivent aussi des cours pour identifier quel serait le meilleur moment de passer à l’acte sexuel et ce cours aborde aussi les différentes formes et degré d’intimité17. Devrions-nous condamner aussi le ministère britannique pour cette initiative?
Le site gouvernemental canadien masexualite.ca traite, vous l’aurez compris, de sexualité et s’adresse aux adultes, aux parents, aux enseignants ainsi qu’aux adolescents. Les auteurs de ce site détruisent le mythe selon lequel «le simple fait de parler de sexualité encourage les jeunes à passer à l’acte». Au contraire, les discussions sur la sexualité permettent de donner aux jeunes de bonnes informations, de démystifier tout ce qui touche la sexualité. Ainsi, ils pourront choisir et assumer librement leur sexualité lorsqu’ils se sentiront prêts; et non faire des choix en fonction des pressions sociales, familiales, religieuses ou médiatiques.
Le site Doctissimo est encore plus explicite, puisqu’il parle également de masturbation et de plaisir, tout en étant facile d’accès pour les personnes de tous les âges. On y trouve aussi des rubriques d’échanges et de discussions.
L’éducation sexuelle se répand de plus en plus dans notre société, atteint davantage les milieux éducatifs, que ce soit au sein de la famille ou de l’école. D’ailleurs, Raël propose que l’éducation sexuelle se fasse à l’école et par des sexologues. C’est ce qu’il a déclaré à l’émission Sexe et Confidences en 2002 au Québec. Mais l’éducation sexuelle pourrait être encore plus présente si elle bénéficiait de plus de soutien économique et politique de la part des institutions actuelles : que ce soit pour investir auprès de spécialistes dans la sexualité ou pour acheter du nouveau matériel (Giami, Ohlrichs, Quilliam; Wellings ,Pacey & Wylie 2006)18.
En effet, la nécessité d’utiliser des éducateurs spécialisés dans ce domaine permettrait que le contenu dispensé par les établissements scolaires offrant ce volet ne soit pas concentré uniquement sur les aspects techniques de la sexualité (comme les processus physiologiques impliqués dans la reproduction), et sur les issues négatives ou les risques d‘une sexualité active (Giami, Ohlrichs, Quilliam; Wellings ,Pacey & Wylie, 2006). Les aspects émotionnels et relationnels, ainsi que les bénéfices potentiels pour la santé ou la notion de plaisir dans la sexualité doivent aussi y être abordés (Giami, Ohlrichs, Quilliam; Wellings ,Pacey & Wylie, 2006).
L’information sexuelle est supposée être une valeur libre, mais lorsqu’elle est principalement basée sur l’enseignement des techniques biologiques de reproduction, elle peut être interprétée comme un choix moral excluant la dimension de plaisir, la diversité de l’orientation sexuelle ainsi que des styles de vie (Lupton, 1995, Irvine, 2002)19.
Parler de sexualité est primordial pour développer une sexualité épanouissante et saine, surtout lorsque l’on sait par exemple que le nombre de filles actives sexuellement a quadruplé dans les 50 dernières années (Wells & Twenge, 2005)20 et que la moitié des nouvelles infections au VIH ont lieu chez les jeunes de 15-24 ans (UNICEF, 2001; Save the Children, 2005)21.
Les adolescents font face à des barrages imprécis, non réalistes, de messages médiatiques sur la sexualité, particulièrement au sujet de l’image corporelle, des performances sexuelles, des approches lors de la relation sexuelle, ainsi que sur les gays et les lesbiennes (Ohlrichs, 2004a)22. Le manque d’information et de communication positive sur la sexualité, ainsi que les poids religieux, culturels, sociaux, éducationnels, parentaux, médiatiques et gouvernementaux sont des facteurs souvent remplis de valeurs, de mythes et de préjugés qui contribuent à ce problème. Selon Quilliam (2004)23, les jeunes ont un manque pratique de savoir sexuel, ils sont illettrés émotionnellement et manquent de pouvoir personnel (confiance, assurance). Ils ont une inhabilité à prendre des décisions indépendantes de la pression médiatique et des pairs. Voilà quelques facteurs qu’une éducation sexuelle permettrait d’aborder!
Maintenant que nous avons souligné l’importance de parler de sexualité et de démystifier l’existence d’une sexualité chez les enfants et les adolescents; maintenant que nous avons pu constater les bienfaits de la sexualité sur notre équilibre et appris ce que signifie liberté sexuelle et éducation sexuelle chez les raëliens et la société, pouvons-nous donc conclure que le Message donné par les Extra-Terrestres est un livre incitant à la pédophilie?
En n’étant pas habité de préjugés et en parallèle avec tout ce que les vrais experts disent de la sexualité, il est évident que non. Ce livre souligne l’importance de mettre en place une éducation sexuelle dénuée de culpabilité, en démystifiant la sexualité. Puis il encourage les individus à vivre la sexualité de leur choix, en fonction de leur orientation et de leur envie, avec comme ultime condition que ce soit entre adultes consentants et respectueux des limites de chacun.
Certains articles relatent l’existence de raëliens qui auraient été condamnés pour avoir eu des relations sexuelles avec des enfants.
Si c’est bien le cas, alors la justice a été juste. Si nous allons sur le site de Nopedo24, nous pouvons lire que Raël, le fondateur spirituel du raëlisme, est contre la pédophilie et que si des membres de son organisme étaient atteints de cette déviance, ils doivent être dénoncés, car c’est inacceptable. Ces personnes doivent aussi recevoir les soins nécessaires. Enfin, je tiens à rappeler que même si des raëliens ont des troubles sexuels, cela ne signifie pas que la religion raëlienne soutient et incite à la pédophilie. Ce n’est pas le cas, comme nous venons de le voir. Ne commettons pas l’erreur de prendre des cas isolés pour en faire une généralisation. Sinon, nous devrions prétendre que toutes les personnes catholiques sont des pédophiles puisque parmi eux, il y a eu des cas de pédophilie, dont notamment de nombreux prêtres légalement condamnés pour pédophilie.
--------------------------------------
1
http://www.carnetdeliens-abussexuels.net/article-7039148.html ;
http://www.avmaroc.com/actualite/secte-raeliens-perd-a94253.html2
www.nopedo.org3 Daniel Borrillo, Danièle Lochak (2005). La liberté sexuelle. Presses Universitaires de France.
4 Ellis, H. (1897). Studies in the psychology of sex (volume1). Chapter 2. Auto erotism. Philadelphia: F.A. Davis.
5 Tissot, S.A.A.D. (1764). L’onanisme: dissertation sur les maladies produites par la masturbation. Paris : Le Syconore. Kellog, J.H.
(1891). Plain facts for old and youngembracing the natural history and hygiene of organic life. Burlington, Iowa: I.F. Senger & Co.
6 Stuart, Brody (2006), Blood pressure reactivity to stress is better for people who recently had penile-vaginal intercourse than for people
who had other or no sexual activity, Biological Psychology.,71(2), 214-222
7 Haake, P., Krueger, T.H., Goebel, M.U., Heberling, K.M., Hartman, U., & Schedlowski, M. (2004). Effects of sexual arousal on
lymphocyte subset circulation and cytokine production in man. Neuroimmunomodulation, 11, 293-298.
8 Masters, W.H. & Johnson, V. (1966). Human sexual response (pp. 118,313). London: J. & A. Churchill.
9 Komisaruk, B.R. & Whipple, B. (1995). The suppression of pain by genital stimulation in females. Annual Review of Sex Research, 6,
151-166.
10 Levin, R. (2007). Science Update. Sexual activity, health and well-being. The beneficial roles of coitus and masturbation. Sexual and
Relationship Therapy.
11 Giami, Ohlrichs, Quilliam; Wellings ,Pacey & Wylie, (2006). Sex education in schools is insufficient to support adolescents in the 21st
century. Sexual and Relationship Therapy. 21(4):485-490.
12 Masmoudi-Soussi. Bellaaj-Lachtar, Aloulou-Bouguecha , Amami, Halouani & Jarraya (2006). Vie sexuelle des adolescents (enquête
auprès de 352 étudiants tunisiens). Annales Médico Psychologiques 164 , 395–401
13 J. Robert : Ma sexualité de 0 à 6 ans (1985), Ma sexualité de 6 à 9 ans (1986, 2003), Ma sexualité de 9 à 12 ans (1986), Pour jeunes
seulement (1988), Full sexuel. La vie amoureuse des adolescents (2002).
14 J. Robert : Pour jeunes seulement (1988)
15 Paradis, A-F; Lafond, J. (1990). La réponse sexuelle et ses perturbations. Éditions G. Vermette inc.
16
http://hebdo.ahram.org.eg/Arab/Ahram/2004/12/22/visa0.htm17
http://observer.guardian.co.uk/uk_news/story/0,6903,1212734,00.html18 Giami, Ohlrichs, Quilliam; Wellings ,Pacey & Wylie, (2006). Sex education in schools is insufficient to support adolescents in the 21st
century. Sexual and Relationship Therapy. 21(4):485-490.
19 LUPTON, D. (1995). The imperative of health: Public health and the regulation of the body. London: Sage.
IRVINE, J. (2002). Talk about sex: The battles over sex education in the United States. Berkeley, CA, University of California Press.
20 WELLS, B.E. & TWENGE, J.M. (2005). Changes in young people’s sexual behavior and attitudes, 1943 –1999: A cross-temporal metaanalysis.
Review of General Psychology, 9, 249 – 261.
21 UNICEF (2001). A league table of teenage births in rich nations. Innocenti Report Card No. 3. Florence:
UNICEF Innocenti.; SAVE THE CHILDREN (2005). State of the world’s mothers 2005 and complete mothers’ index. Westport, CT:
Save the Children Fund.
22 OHLRICHS, Y.S.A. (2004a). Alles over seks, liefde en relaties [Puberty, sexuality and relations for adolescents
aged 14 – 18]. Utrecht/Antwerpen: Kosmos.
23 QUILLIAM, S. (2004). Sex education. Journal of Family Planning and Reproductive Health Care, 30, 128 –130/192 – 193.
1 LUPTON, D. (1995). The imperative of health: Public health and the regulation of the body. London: Sage.
IRVINE, J. (2002). Talk about sex: The battles over sex education in the United States. Berkeley, CA, University of California Press.
1 WELLS, B.E. & TWENGE, J.M. (2005). Changes in young people’s sexual behavior and attitudes, 1943 –1999: A cross-temporal metaanalysis.
Review of General Psychology, 9, 249 – 261.
1 UNICEF (2001). A league table of teenage births in rich nations. Innocenti Report Card No. 3. Florence:
UNICEF Innocenti.; SAVE THE CHILDREN (2005). State of the world’s mothers 2005 and complete mothers’ index. Westport, CT:
Save the Children Fund.
1 OHLRICHS, Y.S.A. (2004a). Alles over seks, liefde en relaties [Puberty, sexuality and relations for adolescents
aged 14 – 18]. Utrecht/Antwerpen: Kosmos.
1 QUILLIAM, S. (2004). Sex education. Journal of Family Planning and Reproductive Health Care, 30, 128 –130/192 – 193.
1
www.nopedo.org