Ce mardi 10 janvier, sera soumis au Senat un texte déjà adopté par l'Assemblée nationale, qui vise à donner « l’immunité » aux membres de la Mission interministérielle de lutte et de vigilance contre les dérives sectaires (MIVILUDES), leur permettant ainsi en toute impunité de continuer à inciter à la haine contre les minorités religieuses.
Ce mardi 10 janvier, sera soumis au Senat un texte déjà adopté par l'Assemblée nationale, qui vise à donner « l’immunité » aux membres de la Mission interministérielle de lutte et de vigilance contre les dérives sectaires (MIVILUDES), leur permettant ainsi en toute impunité de continuer à inciter à la haine contre les minorités religieuses. Une délégation Raëlienne sera présente ce mardi 10 janvier devant le sénat pour exprimer en silence leur indignation.
Le texte présenté au Senat énonce que les membres de la Miviludes « ne peuvent être recherchés, poursuivis, arrêtés, détenus ou jugés en raison des opinions qu’ils émettent dans le rapport annuel ».
« Cette démarche rappelle une des périodes les plus noires de notre histoire” déclarait Lisiane Fricotté, Raëlienne, juriste en droits de l'Homme et libertés publiques suite à l'adoption de cet amendement par l'Assemblée nationale. « Une des premières mesures du gouvernement de Vichy a été de supprimer toute possibilité, pour les victimes de propos antisémites, de poursuivre en justice les auteurs de ces propos. C'est malheureusement une nouvelle loi d'exception comme la France sait si bien en faire qui va être adoptée.»
En réponse aux courriers envoyés aux élus par des Raëliens indignés, le sénateur de la Haute-Saône, Jean-Pierre Michel a écrit : C’est votre liberté d’être membre d’une secte ; pour ma part je les combattrai de toutes mes forces car je pense que seule la raison doit être le moteur de l’homme.»
« Est ce "raison" que de stigmatiser toute une partie de la population en désignant les membres des minorités spirituelles, par le terme de "secte", dépourvu de valeur juridique ? » demande Kimbangu Piffer, porte parole des Raëliens en France. “Est ce "raison", que de défendre un texte en parfait désaccord avec la Constitution et la Declaration Universelle des Droits de l'Homme, à l'instar d'une mesure adoptée par le gouvernement de Vichy ?»
En réalité, ce texte s'ajoute à une longue liste d'actes et de faits, s'inscrivant dans une politique de discrimination, régulièrement pointée du doigt et contestée par des institutions européennes internationales comme l'ONU, l'OSCE ou le département des libertés américain. Le 28 octobre dernier, deux membres du Congrès américain écrivaient à Francois Fillon, Premier ministre, réclamant la dissolution de la Miviludes et la fin des subventions aux associations anti-religieuses (voir la lettre : cliquez-ici).
« La France semble cependant incapable de s'amender et poursuit sa logique anti-constitutionnelle. De plus l’amendement proposé (1) ne presente aucun lien direct avec la proposition de loi dans laquelle il a été inséré (et qui concerne les entreprises). Pourquoi une telle précipitation ? » questionne Lisiane Fricotté en sa qualité de juriste des Droits de l'Homme et des libertés publiques. « Alors que le nouveau texte venait à peine d'être adopté par l'assemblée nationale, le président de la Miviludes s'est empressé de proposer qu'une nouvelle commission soit créée. Difficile de croire à un hasard de calendrier.»
Rappelons que la Miviludes s’était déjà arrogée, avec l’alliance de l’ensemble des classes politiques, des droits en opposition aux principes d’une démocratie et aux libertés fondamentales, faisant en sorte que les témoins de commissions parlementaires ne peuvent plus être poursuivis (2).
En votant cet amendement, les élus du peuple ne peuvent ignorer qu'ils contreviennent aux droits qui découlent de l'article 18 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites ».
« C'est ce que nous allons leur rappeler en manifestant devant le Senat. » souligne Piffer. «La Constitution dit que la France, République indivisible, laïque, démocratique et sociale, assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion et qu'elle respecte toutes les croyances. Cette republique n'existe plus, et nous sommes en droit de craindre le pire. Cela fait 20 ans que les Raëliens s'indignent et si certains mouvements d'indignation s'essoufflent, nous serons là pour confirmer aux élus que ca ne sera jamais le cas du Mouvement Raëlien. »
Une délégation Raëlienne sera présente pour manifester silencieusement, ce mardi 10 janvier devant le Sénat entre 14h00 et 16h00, à Paris.