Clitoraid annonce une nouvelle série de chirurgies réparatrices pour des victimes de MGF aux États-Unis.
Huit femmes sont sur le point de recevoir un cadeau de valentin plutôt inhabituel et quelque peu en retard, soit l’habileté d’atteindre une satisfaction physique pendant une relation sexuelle, capacité qui leur avait été brutalement et horriblement enlevée dans leur enfance, et ce par l’acte de “mutilation génitale féminine” ou MGF.
Huit femmes sont sur le point de recevoir un cadeau de valentin plutôt inhabituel et quelque peu en retard, soit l’habileté d’atteindre une satisfaction physique pendant une relation sexuelle, capacité qui leur avait été brutalement et horriblement enlevée dans leur enfance, et ce par l’acte de “mutilation génitale féminine” ou MGF. Initié par Raël, fondateur et chef spirituel du Mouvement Raëlian international, Clitoraid, un organisme à but non lucratif basée à Las Vegas et composée uniquement de bénévoles, a annoncé aujourd’hui qu’une seconde série de procédures de renversement chirurgicales aura lieu les 2 et 3 mars 2010 à Trinidad, en Colo
Trinidad est l’endroit où pratique le chirurgien en chef de Clitoraid, le Dr. Marci Bowers. « La « MGF » est un phénomène courant dans plusieurs pays, et ce, même aux Etats-Unis dans certains quartiers ethniques », affirme Nadine Gary begin_of_the_skype_highlighting end_of_the_skype_highlighting, représentante de Clitoraid. « La double mission de «Clitoraid concerne donc à la fois l’élimination de la pratique de la MGF sur toute la planète, mais aussi l’aide au plus grand nombre de victimes possible, par la chirurgie ».
Le Dr. Bowers s’est spécialisée en réattribution de genre et pelvienne, en se rendant en France pour apprendre la nouvelle procédure développée par le Dr. Pierre Foldes, laquelle rétablit efficacement la fonction clitoridienne pour les victimes de MGF. En 2009, après avoir appris la technique du Dr. Foldes, Dr. Bowers devient ainsi la première chirurgienne américaine à exécuter ce type de chirurgies de restauration, et ce, sur plusieurs femmes parrainées par Clitoraid, qui se sont déplacées jusqu’à sa clinique.
“Dr. Bowers fut la première médecin Américaine à donner ses services en tant que bénévole”, explique Nadine Gary. “Nous espérons que d’autres suivront, sachant que le besoin est immense”.
Mme Gary poursuivit en indiquant que la nouvelle chirurgie peut changer la vie de millions de victimes de MGF à travers le monde, restaurant la capacité de plaisir que la plupart d’entre nous prenons pour acquise.
“Waris Dirie, dont l’histoire de vie fut révélée dans le film “Desert Flower”, n’est qu’une victime de MGF parmi d’innombrables autres” a-t-elle révélé. “Mais leur souffrance peut maintenant être apaisée, parce que Clitoraid offre la possibilité de restaurer ce qui a été si horriblement enlevé d’elles. Tout ce que nous avons besoin, c’est d’une plus grande prise de conscience de la part du public sur ce sujet. Plus il y aura de fonds ramassés, plus il y aura de victimes aidées”.
Mme Gary affirme que la mutilation génitale féminine est plus courante dans la zone au sud du Sahara, en Afrique. “C’est pour cette raison que Clitoraid est en train de construire le premier hôpital de réparation clitoridienne au Burkina Faso, là où les victimes seront traîtées gratuitement. La construction est presque terminée et le Dr. Bowers fera ses premières interventions chirurgicales en juin 2010. De plus, elle enseignera la procédure aux médecins locaux pour qu’un plus grand nombre de femmes puisse être aidées”.
Entre temps, Dr. Bowers fera une 2e série d’interventions chirurgicales sur un groupe de femmes parrainées par Clitoraid dans sa clinique du Colorado, en mars. Les huit patientes sont âgées entre 22 et 50 ans, et représentent les quatre continents. Leur pays d’origine inclut le Japon, la Corée, le Liberia, l’Autriche, le Canada et les Etats-Unis.
Histoires poignantes de souffrance et d’espoir
“Celles qui reçoivent l’intervention chirurgicale n’ont qu’une chose en tête: retrouver le plaisir et leur dignité”, explique Mme Gary. “Elles savent ce qu’elles ont manqué. Une de ces femmes reçoit la chirurgie pour ne pas être la mariée mutilée que sa famille avait prévu faire d’elle. Elle se mariera sous peu et prévoit en profiter physiquement avec son mari. Elle a eu le courage de défier la tradition, et nous espérons que plusieurs autres suivront ses pas. »
Une autre patiente, dont l’identité est protégée, a écrit un résumé à Clitoraid de sa poignante histoire personnelle, histoire des atrocités qu’elle a vécues dans son enfance sans défense.
“Tout ce que je me souviens, c’est d’aller au lit un soir, d’avoir le petit déjeuner le matin suivant, et deux dames qui tenaient mes jambes pendant qu’une autre arrivait vers moi avec un rasoir” écrivit la patiente. “J’ai lutté et suis parvenue à m’évader, mais elles me couraient après dans la rue et réussirent à me maintenir sur le sol encore une fois. Je pleure en écrivant ces mots, parce que ces souvenirs sont horribles. J’ai passé des semaines à récupérer, avec des cordes attachées à mes jambes.”
Avant l’intervention chirurgicale, chacune des patientes du groupe reçoit une consultation personnelle et gratuite avec le Dr. Larry Ashley, de l’Université du Nevada, à Las Vegas. Dr. Ashley est un professeur qui s’est spécialisé auprès des victimes de traumatisme sexuel.
« La mutilation génitale féminine ne coupe pas seulement dans la chair, mais elle affecte aussi la mentalité de la victime, ainsi que l’émotivité de ces femmes pour le restant de leur vie » affirme Mme Gary. « Elles se sentent coupables, elles ont honte à propos du plaisir sexuel et de la sensualité, et ses sentiments sont profondément encrées. C’est pour cette raison que Clitoraid considère que la consultation en support psychologique est aussi importante que la chirurgie elle-même, et nous nous assurons de l’inclure dans tout le programme. »
Comment retrouve-t-on le plaisir après une chirurgie de reparation
“La restauration (du plaisir sexuel) est possible parce que le clitoris en entier est sensible, et non pas seulement la portion amputée » explique Dr. Bowers. « La sensation est volée par la mutilation génitale féminine parce que la portion amputée se rétracte et se recouvre d’un tissu cicatriciel. Le clitoris est un peu raccourci par la mutilation génitale féminine, mais pas enlevé. La majorité du clitoris est encore présente. La chirurgie de restauration expose le tronc du clitoris. Alors, avec la chirurgie esthétique, nous sommes en mesure d’amener la partie exposée à la surface, de la suturer en place et même de créer de nouvelles petites lèvres (labia minora) dans plusieurs cas en utilisant la peau qui entoure la section opérée. La portion sensorielle exposée, libre de peau ou de tissu cicatriciel, est donc capable de fonctionner ».