On sait depuis longtemps qu'il existe un lien génétique entre les juifs et les populations du proche-orient, grâce à de nombreuses études du chromosome Y et de l'ADN mitochondrial. Le développement récent de la technologie des puces à ADN permet l'étude génétique de populations humaines de manière beaucoup plus détaillée, en analysant des centaines de milliers de nucléotides couvrant l'ensemble du génome humain. L'an dernier, une étude de ce type (1) a révélé que les juifs ashkénazes possèdent une signature génétique spécifique probablement originaire du proche-orient. Depuis, deux autres études "genome-wide", les premières a inclure différentes populations juives, ont été publiées il y a tout juste quelques jours, par deux équipes différentes (2, 3). Toutes deux ont confirmé une origine proche-orientale de la plupart des populations juives mondiales, invalidant définitivement les spéculations selon lesquelles les juifs d'aujourd'hui seraient pour la plupart des descendants de convertis sans lien avec les anciens hébreux. Cependant, une autre conclusion, non mentionnée par les auteurs, s'impose également: les palestiniens sont génétiquement aussi proches, sinon plus, des différentes populations juves modernes que ces populations juives le sont les unes des autres. En d'autres termes, les données génétiques sont totalement compatibles avec l'idée que les palestiniens sont les descendants directs des anciens juifs qui n'ont jamais quitté leur terre et qui se sont convertis au christianisme ou à l'Islam au cours de l'Histoire (4, 5).
La plus détaillée de ces études (3) révèle que la plupart des populations juives (mis à part les juifs éthiopiens et indiens qui sont plus proches génétiquement de leur population hôte) forment un groupe avec les populations actuelles du proche-orient. Il y a en fait trois sous-groupes juifs, un premier incluant les juifs ashkénazes et séfarades, un deuxième regroupant les juifs iraniens, irakiens et du Caucase, et un troisième composé des juifs yéménites. De façon remarquable, le sous-groupe palestinien est situé juste au milieu des trois sous-groupes juifs, ce qui suggère que les palestiniens sont peut-être encore plus proches génétiquement des anciens hébreux que ne le sont les juifs actuels. De plus, chacun de ces trois sous-groupes juifs est plus proche du sous-groupe palestinien que des deux autres sous-groupes juifs. En conséquence, si on considère que les juifs ashkénazes, séfarades, iraniens, irakiens, caucasiens et yéménites font tous partie du même peuple juif, alors, d'un point de vue génétique, les palestiniens en font également partie intégrante.
Si ces dernières découvertes génétiques donnent raison à l'idée sioniste de retour du peuple juif à sa terre d'origine, elles impliquent également que ce droit au retour doit s'appliquer à tous les palestiniens, qui doivent être considérés comme faisant partie du même peuple juif/palestinien.
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