Lettre du Dr Rivard en réponse à un article publié le 2 février 2005 sur l'Actualité Médicale du Québec: Suite à l’interview que j’ai accordée à l’Actualité médicale publiée le 02 février dernier, j’aimerais me prévaloir de mon droit de réponse et commenter cet article.
Lettre du Dr Rivard en réponse à un article publié le 2 février 2005 sur l'Actualité Médicale du Québec: Suite à l’interview que j’ai accordée à l’Actualité médicale publiée le 02 février dernier, j’aimerais me prévaloir de mon droit de réponse et commenter cet article. Tout d’abord, je dois vous dire que je suis très étonné de voir le traitement et l’orientation donnés à cet article et je suis encore plus étonné de voir que l’Actualité médicale cautionne cette orientation tendancieuse.
Le journaliste, M. Jocelyn Desjardins a fait preuve, lors du traitement des informations que je lui ai données d’un manque d’objectivité digne d’un journaliste de bas étage du journal de Montréal… Or, le travail d’un bon journaliste, surtout dans le contexte d’une entrevue, est d’émettre les faits et non pas de les traiter pour leur donner une signification qui ridiculise ou pire, fait paraître l’interviewé comme une personne potentiellement coupable ou dangereuse.
Manque de rigueur
Afin de démontrer le manque de professionnalisme de ce journaliste, je vous émettrai le manque de rigueur de son travail. Premier manque de rigueur lorsqu’il écrit : Le journaliste laisse ici entendre que j’ai quitté le foyer familial pour aller vivre dans le domaine raélien. Ce qui n’est absolument pas le cas. En fait, je suis allé vivre à Sherbrooke pour y reprendre mes études collégiales en sciences de la santé. De plus, le domaine raëlien en question n’existait même pas encore à l’époque où je vivais dans la région de l’Estrie. Ce fait était facile à vérifier surtout pour un journaliste qui veut être objectif et rigoureux. De plus, il écrit que le Collège des médecins du Québec (CMQ) a reçu une plainte contre moi en 1995 pour des séminaires que j’aurais donnés dans les écoles. Ceci est absolument faux. Je n’ai jamais donné de tels séminaires. Encore une fois, un manque flagrant de rigueur. Lorsqu’il écrit que Raël m’a fait responsable des affaires juridiques et médicales.
Encore une fois, on y voit son manque d’information. Oui, je suis responsable des affaires juridiques pour le Canada. Toutefois, Raël ne peut pas me nommer à cette fonction, mais le responsable de l’Eglise raëlienne du Canada (ERC) peut le faire et c’est ce qui a été fait. Raël n’a aucune fonction et n’a aucun rôle décisif au Canada. Il est le chef spirituel du Mouvement Raélien International (MRI) et gère les destinées du MRI. Raël n’est même pas membre de l’ERC. On pourrait dire qu’il ne s’agit là que d’un détail et d’un manque d’information (qu’il aurait dû avoir en tant que journaliste rigoureux). Mais lorsqu’on connait le déroulement de l’entrevue, chaque fois que j’ai voulu expliquer les bases philosophiques de ma religion et de son mode de fonctionnement, M. Desjardins m’interrompait en me disant qu’il était au courant, qu’il avait fait ses recherches et qu’il allait d’ailleurs en faire un résumé dans l’article qu’il écrira…
Un autre manque d’information, de la part de ce journaliste, est de dire que je suis le seul médecin Raélien. Au Québec, nous sommes au moins trois médecins Raéliens. Parmi les 65 000 membres du MRI, des dizaines de médecins sont raéliens. Une autre fois, une affirmation gratuite de la part de ce journaliste.
Manque d’objectivité
Encore ici, M. Desjardins démontre son manque d’objectivité. Pourquoi, en interviewant un médecin sur ses convictions et implications religieuses y parle-t-on d’un éventuel passé disciplinaire, pourquoi aller chercher l’opinion du CMQ sur le port de signes distinctifs comme le médaillon raélien…., pourquoi parler du leader religieux avec des termes à connotation criminelle : Claude Vorilhon ALIAS Raël ?M. Desjardins, aurait-il eu la ême attitude si j’avais été Juif, Bouddhiste, Chrétien ou Musulman ? Vérifierait-il si un médecin de confession juive, en faisant une interview sur ce médecin et son implication religieuse, a un passé disciplinaire ? Demanderait-il au CMQ sa réaction officielle sur le port de signes distinctifs religieux comme à tous les crucifix dans les höpitaux, les croix que portent au cou certains médecins, la kipa que porte les médecins juifs?�Parlerait-il ainsi de Karol Wojtyla ALIAS Jean Paul II ? Probablement pas. Pourquoi alors le faire pour le chez spirituel des Raéliens ? Parce que ma religion n’a pas deux mille ans? Parce ma religion a pour base la création de la vie sur Terre par des scientifiques venant d’une autre planète qui maîtrisent l’ingénierie génétique ?
Mais en quoi mes convictions religieuses sont-elles plus risibles que celles des Catholiques qui croient que leur dieu a tout créé à partir de rien? Qu’à chaque communion, ils mangent le corps de leur Prophète ? Là où le manque d’objectivité de ce journaliste est le plus flagrant est dans la vignette de l’article qui dit : où l’on voit énumérer trois références qui sont contre le raélisme. C’est bien entendu le droit absolu à chacun d’avoir accès à ces informations et j’encourage les gens à lire ces références et à se faire une idée de l’objectivité et de la force des arguments de leurs auteurs. Mais M. Desjardins aurait vraiment fait preuve d’objectivité en y inscrivant aussi les livres écrits par Raël ou tout au moins le site internet (www.rael.org) du MRI. Non, il a préféré, par souci d’objectivité et de neutralité sans doute…,donner les références qui ne vont que dans le sens qu’il souhaitait donner à son article. Idem lorsqu’il qualifie de canular l’annonce faite par le présidente de Clonaid, Mme Brigitte Boisselier. Est-ce parce Mme Boisselier n’a pas voulu divulguer les preuves de ce qu’elle avance que cela devient pour autant un canular? Un journaliste objectif écrirait qu’il y a lieu de douter, que rien ne nous permet de confirmer les faits… mais pas de conclure, sans autres preuves de sa part…, qu’il s’agit d’un canular. Dés le départ, M. Desjardins avait un parti pris et a fait défaut à l’une des principales qualités d’un journaliste : son objectivité.
Les croyances
’irai encore plus loin. Non seulement M. Desjardins a manqué d’objectivité, mais a été de mauvaise foi dés le départ. Je l’ai déjà écrit et le fais à nouveau, à plusieurs reprises, lors de l’entrevue, j’ai voulu élaborer sur les principes philosophiques et religieux du raélisme.
Chaque fois, M. Desjardins m’a interrompu en me disant qu’il connaissait déjà notre philosophie et qu’il allait en faire un résumé dans l’article. Non seulement il ne l’a pas fait, mais il a aussi osé dénaturer certains aspects de ma philosophie en leur donnant un aspect méprisable et à tendance criminelle. Je ne parlerai pas ici du fait que je crois possible que nous puissions un jour retarder le processus de vieillissement de l’être humain et de lui permettre de vivre beaucoup plus longtemps. Dans l’entrevue, je n’ai donné qu’un exemple de résultats à ce niveau et pour démontrer que des travaux sérieux sont faits dans ce domaine et que les résultats obtenus pourront nous permettre de ralentir le processus de vieillissement. Là où je m’insurge c’est de voir que M. Desjardins traite de deux sujets l’un à la suite de l’autre de manière à ce qu’ils puissent être confondus par les lecteurs et conclut sa manipulation d’information par un extrait d’un livre écrit par un autre journaliste dans lequel on laisse entendre que le réalisme poursuit l’un des principaux objectifs des nazis. Il est vrai que je suis pour l’euthanasie dans des cas bien spécifiques : patients en phase terminale, qui ne sont pas en dépression majeure, qui sont aptes à faire ce choix et pour lesquels les douleurs ne peuvent plus être soulagées…
Suis-je le seul médecin au Québec à penser ainsi? Non. Sont-ils tous raéliens? Non. Tout de suite après, il écrit sur la position du raélisme sur les tares génétiques et des handicapés, comme si ma religion prônait l’euthanasie pour ces personnes. Non seulement ce n’est pas le cas, mais c’est contraire à nos valeurs religieuses. Oui, je crois qu’il est souhaitable pour l’espèce humaine que les tares génétiques soient traitées, guéries et dépistées pour ultimement disparaître. Lors de l’entrevue, M. Desjardins m’a demandé si je traitais de la même manière des gens handicapés ou avec des tares génétiques! Comment pourrait-on imaginer le contraire? Je lui ai répondu que bien entendu je les traitais de la même façon. Je lui ai même donné, et il n’a pas jugé nécessaire de l’écrire…, qu’une des plus grandes valeurs du raélisme est le respect absolu de la vie. Qu’aucune cause ne méritait qu’un être humain ne souffre ou ne meurt pour elle. Même pas celle du raélisme. Cela M. Desjardins n’a pas jugé nécessaire de l’écrire. Rien qu’imaginer que je pourrais ne pas traiter de la même manière une personne handicapée ou avec des défauts génétiques qu’une autre personne est non seulement une insulte à mon professionnalisme, mais démontre à quel point le raélisme est méconnu et que ses valeurs sont perverties par des associations d’idées et des mélanges de concepts diffusés par des groupes journalistico-sensationnalistes si à la mode ces dernières années. Et pour conclure et amener les lecteurs sur un terrain glissant et dangereux ouvrant la voie à l’intolérance il conclut avec ces deux thèmes : euthanasie et handicap par une citation du livre de Martin Bisaillon : >.
En passant, M. Bisaillon a écrit ce livre : > sans jamais rencontrer ni Raël ni aucun cadre de l’ERC ou du MRI. En fait d’objectivité et de neutralité on repassera. Il s’agit là d’un glissement plus que dangereux… On y associe le raélisme qui défend avec toute sa force les valeurs de la Charte des Droits de la Personne au nazisme! Quel délire !Il est vrai que je suis pour la sélection génétique. Mais n’est-ce pas ce que nous faisons au Québec depuis des années à différents niveaux ? Le dépistage de l’hypothyroïdie congénitale (dont souffre ma fille) que l’on fait quelques jours après la naissance des enfants n’est-ce pas là un genre d’eugénisme. Si nous ne traitions ce nouveau-né, il ne se développerait pas adéquatement et deviendrait fort probablement crétin. En le traitant, sa croissance redevient normale, son développement psychomoteur aussi le nouveau-né au lieu de devenir crétin devient une personne autonome et qui peut apporter à la société. N’est-ce pas là une forme d’eugénisme ? Devrions-nous cesser ces dépistages et les traitements parce que cela nous permet d’avoir un être équilibré, fonctionnel, qui peut apporter à la société pluôt que d’avoir un crétin ?En fait, l’eugénisme est pratiqué fréquemment au Québec et dans la majorité des pays industrialisés depuis des années. Lorsqu’une femme enceinte passe une échographie en début de grossesse et que l’embryon ou le foetus est anormal, difforme ou autre, que suggérons-nous aux parents?
On leur laisse la possibilité d’interrompre volontairement la grossesse pour ne pas avoir un enfant handicapé, difforme ou avec des tares génétiques. Lorsqu’une femme passe une amniocentèse et que l’on découvre que le fœtus souffre d’une malformation ou d’un défaut génétique, ne laisse-t-on pas le choix aux parents de continuer ou d’interrompre la grossesse ? Tous les efforts qui sont mis de l’avant pour avoir des diagnostics prénataux les plus précoces possibles pour les maladies génétiques, n’est-ce pas là pour offrir la possibilité aux parents de choisir de continuer ou d’interrompre volontairement la grossesse en cas de diagnostic de maladies graves ? Si ce n’est pas là de l’eugénisme, qu’est-ce que c’est ? Or, tous ces médecins qui sont pour l’euthanasie dans des cas bien précis, qui sont pour l’interruption volontaire de grossesse dans le cas de malformations génétiques ne sont pas pour autant des nazis ! Si c’est vrai pour ces médecins qui sont le plus souvent, Catholiques, Juifs et Musulmans, pourquoi traiter différemment les Raéliens en faisant des associations trompeuses ? Le simple fait de mettre ce type de citation ouvre la porte vers l’intolérance car elle laisse entendre que le raélisme se compare au nazisme.
Ces rapprochements sont faits par des journalistes tellement peu professionnels qu’ils n’ont même jamais eu le courage intellectuel de venir interviewer Raël ou un cadre du MRI ou s’il le font, ils écrivent des articles en omettant de mettre en situation et d’expliquer les principes et valeurs philosophiques du raélisme. Pour l’objectivité on repassera.
Collège des médecins
Lorsque la directrice des affaires publiques et des communications du CMQ, Mme Nathalie Savoie dit : Je suis en parfait accord avec elle. C’est la raison pour laquelle je m’applique à pratiquer ma profession avec toutes les connaissances scientifiques et techniques qui nous sont disponibles. J’aimerais ici ajouter un point, j’espère que cette règle s’applique à toutes les confessions religieuses et non seulement aux médecins membres d’une minorité religieuse. En fait, qu’il n’y ait pas deux poids et deux mesures. Que l’on traite de la même manière un médecin Juif, Bouddhiste, Catholique, Musulman, Baha ou Raélien pour le respect de la déontologie médicale c’est juste et équitable.
Actualité médicale et caricature
Je vois aussi que l’Actualité médicale a publié un dessin humoristique par très flatteur à mon égard et envers ma religion.Je ferai remarqué qu’une telle pratique a déjà été utilisée dans le passé. Des articles tendancieux et des caricatures douteuses d’un groupe ciblé, faisant partie d’une religion ciblée ont été publiés pendant des années dans un journal. Plusieurs caricatures de médecins avec des patientes, d’avocats avec des clients, pleines de sous-entendues y ont été publiés en association avec des articles diffamatoires…Cela a eu comme résultat d’amener des gens à détester tout un peuple jusqu’à les brimer dans leurs droits les plus fondamentaux. Le nom du journal : Der Sturmer publié à Nuremberg en Allemagne à partir de 1925. (1)Nous n’en sommes pas encore là au Québec et au Canada. Je me demande seulement jusqu’où cela ira car, si je ne suis pas surpris de voir ce type d’article dans le journal de Québec ou le Journal de Montréal ou les Sun Media de ce monde, je le suis lorsqu’ils le sont dans un journal comme l’Actualité médicale.Marc RivardMédecinEvêque Raélien.(1) BYTWERK, Randall L. (1983), Cooper Square Press Julius Streigher�:� Nazi Editor of the Notorious Anti-Semitic Newspaper Der St�mer