L'église catholique responsable du génocide au Rwanda.
Les images de ce génocide sont encore fortement gravées dans les mémoires de chacun.
Les images de ce génocide sont encore fortement gravées dans les mémoires de chacun. Il avait débuté le 06 avril 1994, et conduit en 100 jours à l’extermination brutale de 800.000 personnes au minimum, l’ensemble d’entre elles appartenant essentiellement à l’ethnie Tutsi. Un massacre horrible qui eut lieu dans l’indifférence quasi-totale de pratiquement tous les responsables de la communauté internationale !
Il est fort intéressant de noter que la première liste officielle des présumés génocidaires égrenait quelques deux mille personnes toutes responsables du crime de génocide, or parmi celles-ci figuraient onze ecclésiastiques de l’Eglise Catholique. Autre point fort important à remarquer, c’est que parmi ces onze personnes il y a deux missionnaires européens, ce sont : l’abbé Maindron Gabriel (de France) et le prêtre Bellomi Carlo (d’Italie) !
L’affaire du génocide au Rwanda est clairement à rattacher à toute une idéologie extrémiste catholique qui s’est installée en un laps de temps d’au moins 30 ans.
Dans le compte rendu analytique du 16 mai 1997 sur les auditions de la commission d’enquête parlementaire belge concernant le dossier Rwandais, au sénat, on peut lire des choses bougrement intéressantes et, entre autres, des témoignages mettant en cause directement l’Eglise catholique et ses filières. Des abbés auraient ultérieurement pu profiter, pour fuir le Rwanda, des services de ‘‘Caritas Catholica’’ la filière vaticane par excellence.
Un père blanc, Johan Pristil, était un fervent supporter du Hutu-power, de l’extrémisme Hutu – les Hutus sont presque tous catholiques au Rwanda – il lui fut donné à un certain moment d’être désigné pour participer à la création d’une radio au Rwanda, une fois cette radio mise en ondes, il y anima des séances où il traduisit en Kinyarwanda… rien moins que le ‘‘Mein Kampf’’ de Hitler, afin d’inciter à la haine, non pas envers les juifs cette fois-ci, mais envers les Tutsis ! Les fonds pour la création de cette radio aurait été donnés par la démocratie chrétienne allemande !
Selon ce compte rendu analytique ainsi que les documents et les témoignages recueillis, nombreuses seraient les ONG catholiques qui auraient financé l’armement des milices hutues au Zaïre [ l’actuelle R.D.C ] , dans les camps de réfugiés ! Il y a même des témoignages affirmant que des prêtres catholiques auraient, durant le génocide, mis des habits militaires pour participer activement à cette odieuse besogne !
Certaines ‘‘bonnes sœurs’’ (‘‘bonnes’’ … vraiment ?), ont été jugées, par des tribunaux belges, coupables d’avoir livré aux milices Hutus génocidaires des personnes de l’ethnie Tutsi qui étaient venus prendre refuge chez elles… au sein même de leurs couvents respectifs ; il s’agît, notamment, de Consolata Mukangango (sœur Gertrude), et de Julienne Mikabutera (sœur Maria Kisito)
Pour bien saisir comment une telle folie meurtrière peut arriver à se produire, jetons un coup d’œil sur l’histoire du Rwanda. En pleine campagne de colonisation (donc aussi de son corollaire constant : la campagne d’évangélisation), vers 1890, les premiers missionnaires catholiques (chrétiens) ont dû faire face à une grande résistance de la part des rois (Mwamis) Tutsis ; ceux-ci n’avaient pas du tout l’intention de se laisser ‘‘convertir’’. Ainsi, dans tout le pays, ce n’est que chez les Hutus que les missionnaires trouvèrent des ‘‘âmes’’ à convertir.
Puis, en 1922, Le Rwanda et le Burundi tombèrent officiellement sous Administration de la Belgique. Plus tard, la Belgique va serrer la main à une aristocratie Tutsi, celle qui était opposée au Roi Tutsi (le Mwami), et elle destitue, en quelque sorte, les chefs Hutus. Donc, dit autrement, les belges poignardent dans le dos leurs alliés de la première heure, les bons Hutus convertis, et ils prennent comme alliés les membres de l’aristocratie Tutsis qui sont en opposition avec leur propre Roi.
On peut dire qu’il s’agît là du choix d’une nouvelle stratégie politique : une fois tous les Hutus convertis à leur Religion, les belges se mettent dans le camp de l’autre ethnie, ils privilégient les Tutsis et défavorisent les Hutus… de toutes façons, ceux-là étaient déjà convertis alors… Du coup ce sont les Tutsis qui commencent à affluer dans les Eglises et les Ecoles catholiques.
Un peu plus tard, en 1931 exactement, l’Eglise va obtenir de ses partenaires, les autorités belges, la destitution du Roi Tutsi Musinga, accusé par elle de s’opposer à la Christianisation de son peuple. Et bien évidemment le colonisateur et l’Eglise se sont arrangés pour que succède à ce roi un africain ‘‘traître’’, une marionnette à eux, docile à souhait. Ainsi, en 1946, le successeur de Musinga fut Mutara III, lequel s’empressa de consacrer officiellement le Rwanda au ‘‘Christ-Roi’’!
En fait, à ce moment là, c’était l’idéal pour l’Eglise et aussi pour la Belgique! Le simple peuple Hutus était converti au christianisme, et il y avait une trinité fantastique : Le trône du roi Tutsi consacré au Christ-Roi, l’Eglise, et l’aristocratie Tutsi !
Mais, comme partout en Afrique, au milieu des années cinquante, voire fin de ces années cinquante, un vent de réclamation d’indépendance commença cependant à souffler chez les Tutsis. Et l’Eglise va à nouveau ajuster sa stratégie politique, toujours dans le sens de ses intérêts comme d’habitude : elle va à nouveau rompre une alliance pour en créer une autre qu’elle estime plus avantageuse pour elle.
Les Tutsis ‘‘indépendantistes’’ sont largués et traités de ‘‘communistes’’, et donc de gens ‘‘athées’’, des ‘‘mauvais fidèles’’ quoi ! Et les Hutus sont à nouveau les chéris privilégiés. Cette attitude, toujours délibérément agressive à l’égard de l’une ou l’autre de ces deux ethnies – qui pourtant jusqu’alors, cohabitaient depuis des siècles sans aucune animosité, se mariant entre eux, vivants en bons voisins – cette attitude des pouvoirs religieux, comme politiques, créera dès lors dans la société Rwandaise, une division de fait qui n’ira qu’en s’approfondissant jusqu’à devenir une division raciale totale.
En 1957, les milieux Hutus proches du vicariat apostolique Rwandais rédigèrent un manifeste. Ce manifeste et certaines lettres des vicaires apostoliques blancs au Rwanda, conduisirent les Tutsis à rompre complètement avec l’Eglise, et les Tutsis se plongèrent alors dans un anticolonialisme et un nationalisme ardent, et ils commencèrent à haute voix à exiger la fin de la tutelle belge sur leur pays.
Dès lors, le scénario co-écrit par l’Eglise et la Belgique était clair : s’allier aux Hutus en les privilégiant à tous les niveaux, pour faire front aux Tutsis devenus anti-cléricaux et hostiles aux colonisateurs. Ce ne fut pas difficile pour la Belgique, à ce moment-là, de faire front commun avec l’Eglise, car la majorité politique Belge au pouvoir en ces années-là était constituée par les Partis Chrétiens et au Sénat leur majorité était absolue ! Ainsi, pendant 30 ans l’Eglise et la Belgique vont soutenir le pouvoir Hutu au Rwanda, et leur Président, Juvénal Habyarimana. Ce Président Hutu Habyarimana et son entourage baignaient dans un bain de catholicisme intégriste, extrémiste.
Il y a beaucoup d’indices qui amènent à penser que Mr. Léon Mugesera – c’est la personne qui prononça le 22 novembre 1992 un discours considéré comme le discours ‘‘ambassadeur’’ de la pensée génocidaire au Rwanda – était membre de l’Opus Dei. C’est ce même Léon Musugera qui introduisit en 1977-1978 les groupes de prières au sein de l’université de Butare au Rwanda !
Mais revenons en Afrique : en fait, avec l’aide de marionnettes, de ‘‘traîtres’’ noirs, de ‘‘colonisés’’ noirs, de ‘‘chrétiens catholiques’’ noirs, tel que Habyarimana, le colonisateur et l’Eglise avaient réussi à faire du Rwanda un pays catholique qui soit, à leurs yeux un modèle, non seulement pour l’Afrique elle-même, mais pour le monde entier, c’est à dire : un pays pieux, travailleur, paysan, vertueux, humble, de morale et bonnes mœurs, et presque à 100% Catholique ! Et, avec Juvénal Habyarimana comme grand représentant de Dieu au Rwanda c’était parfait !
La mort de Habyarimana, et les menaces du Front Patriotique Rwandais Tutsi vont être l’occasion pour les Hutus de déclencher ce génocide des Tutsis. Le rôle de l’Eglise dans ce génocide s’éclaire plus nettement encore par les ‘‘bons offices’’ qu’elle a apporté aux génocidaires en les exfiltrant au moyen de ses propres filières, une fois leurs actes barbares accomplis. D’ailleurs, bon nombre de génocidaires notoires sont aujourd’hui encore protégés, hébergés, nourris par l’Eglise, et ne sont ni poursuivis ni jugés. On peut ainsi citer comme exemples de génocidaires notoires cachés et protégés dans des couvents, des monastères, etc., l’abbé Wenceslas à Evreux ( en France ) l’abbé Gabriel Maindron à Fontenay-le-Comte ( également en France ), l’abbé Martin Kabakira à Luchon, ( toujours en France ), l’abbé Emmanuel Rekundo à Genève ( en Suisse ), l’abbé Athaknase Serumbo à Florence ( en Italie ) et l’abbé Daniel Nahimana ( en Italie aussi ).
L’Eglise n’a pas fait de l’évangélisation au Rwanda, elle y a fait de l’endoctrinement, du conditionnement. Au Rwanda, l’Occident colonial et l’Eglise Catholique ont divisé deux peuples qui avaient vécu en harmonie ensemble pendant des siècles et des siècles. Cette division a été voulu et programmée, à telle enseigne que dans ce pays l’appartenance à l’ethnie, soit Hutu, soit Tutsi, était mentionnée sur toute carte d’identité ! Seule sur le continent africain, l’Afrique du Sud a connu, avec l’Apartheid, une aussi grave division raciale. Mais, au Rwanda, cette division fut établie entre gens de la même couleur de peau et elle fut organisée par la politique politicienne occidentale chrétienne et orchestrée par la stratégie mondiale de l’Eglise catholique, elle-même aidée pour ce faire, par ses agents, ses ramifications, ses services d’intelligence secrète.
L’Eglise et la politique occidentale chrétienne sont toutes deux complices dans le génocide perpétré au Rwanda, toutes deux ont clairement préparé ce massacre en incitant à la haine envers les Tutsis considérés dans leur littérature divisionniste comme des ‘‘non-chrétiens’’, comme des ‘‘communistes’’, comme des ‘‘anti-blancs’’, des ‘‘intelligents rusés’’ refusant d’être corvéables à merci, alors que le Hutu était le ‘‘bon chrétien’’, ‘‘ami du blanc’’, ‘‘petit nègre simple’’, ‘‘serf’’, ‘‘indigène’’, ‘‘docile’’, ‘‘travailleur’’.
Et dire, qu’il y a encore tellement de Tutsis qui demeurent catholiques aujourd’hui, qui prient dans des Eglises catholiques et chrétiennes. Alors que ces mêmes églises furent choisies par les génocidaires pour les y piéger en vue de les exterminer. Un piège qui a fonctionné plusieurs fois, les Tutsis y étant appelés et croyant qu’ils seraient en sécurité dans ces lieux de culte s’y sont rendus, ils y furent entassés… puis livrés à leurs génocidaires, comme ce fut le cas en l’église Saint-Pierre de Kibuye où 4.000 Tutsis qui pensaient avoir trouvé là un refuge, ont été tués sauvagement, ou aussi en l’église de Nyange où ils étaient 2.000 à se penser en sécurité et y furent tous massacrés, et ce fut encore le cas en la cathédrale de Nyundo !
Ceux qui disent que le génocide au Rwanda était une affaire de noirs, une querelle ethnique de noirs entre eux, me font tristement rire. C’est une explication bien trop simple, il y a eu très nettement une vaste machination derrière ce génocide, tout un plan existait, une orchestration minutieuse venait de l’extérieur, avec, en arrière plan une idéologie vraiment fort similaire à celle des nazis d’Europe des années 30 et 40 qui, soit dit en passant, étaient très bons chrétiens eux aussi.
Déjà en 1933 des Pères blancs viennent fonder au Rwanda le journal catholique ‘‘Kinyamateka’’, qui va répandre l’idéologie ‘‘Parmehutu’’ [extrémisme Hutu ] ; ce journal a été dirigé lors de la période précédant le génocide par un prêtre Rwandais, l’abbé André Sibomana.
Le père blanc italien Bérôme Carlisquia, dit aussi Carlo Bellomi, a été accusé par de nombreux témoins et les autorités rwandaises actuelles d’avoir été le cerveau de la préparation et l’exécution du génocide contre les Tutsis dans la région de Rusumo. Il prêchait, selon de nombreux témoignages, la haine et la violence envers les Tutsis, il fut régulièrement vu à différentes barrières, fusil à la main, accompagné de tueurs Hutus ! Il est réfugié aujourd’hui à Brescia en Italie où il mène une vie tranquille.
Le père Johan Pristill, un ancien professeur allemand de dogmatique du Grand Séminaire de Nyakibanda au Rwanda, va traduire le ‘‘Mein Kamf’’ de Hitler en kinyarwanda, non seulement pour le diffuser sur les ondes de sa radio comme dit plus haut, mais aussi à l’attention des cadres extrémistes hutus co-architectes du génocide, transformant au passage l’œuvre maîtresse d’Hitler pour qu’elle ne vise plus le ‘‘juif’’, mais le ‘‘Tutsi’’ cette fois! A la fin du génocide, ce même Père Pristill aurait été mandaté par des réseaux proches de Caritas internationalis pour exfiltrer des prêtres, des religieux et religieuses rwandais et rwandaises ayant participé au génocide.
Ainsi, les terres propices à l’accueil d’ecclésiastiques responsables de participation, d’incitation au génocide, sont l’Italie, la France, la Belgique et la Suisse. Il semblerait que pour faire ce qu’il a fait le Père Pristill aurait collaboré étroitement avec le Père dominicain canadien Yvon Romerlau, qui fut un proche de l’ancien président Hutu Habyarimana ; ce Père canadien serait aujourd’hui à Rome. Coïncidence ou non ( ?) le fait est que la paroisse de Nyumba, celle du Père Pristill, fut un des lieux les plus touchés par les massacres, après le génocide on va y découvrir environ 30.000 cadavres. Bien avant le génocide, au moment de sa préparation… et c’est bien le cas de le dire, la fondation Adenauer en Allemagne, qui participe activement à des projets appuyés par l’Internationale démocrate-chrétienne, va financer la station de radio RTLM (radio-télé des Mille Collines) qui sera appelée après le génocide ‘‘radio télé de la Mort’’. Effectivement tous les jours et pendant des mois, cette radio a incité à tuer des séries entières de personnes dont les noms et adresses étaient journellement citées !
Or, au sein de cette fondation Conrad Adenauer siège un certain Professeur, le Docteur Peter Molt, qui avait publié des analyses présentant les Tutsis sous une lumière absolument défavorable.
Très certainement une des grandes figures missionnaires de l’Eglise Catholique au Rwanda fut le prêtre blanc Gabriel Maindron. Il a résidé au Rwanda plus de trente ans ! Il fut au Rwanda responsable de la paroisse Crête-Congo-Nil. Il faut noter que dès que ce personnage est arrivé dans cette région du Rwanda en 1985, tout y a changé, plus rien n’était comme avant. Dès son arrivée il a commencé à y créer la zizanie entre Hutus et Tutsis. Alors, que les deux ethnies y vivaient en harmonie jusque là. Pour réaliser sa mission le prêtre blanc Maindron, s’est appuyé sur quatre prêtres Hutus extrémistes. Il était en permanence escorté par des miliciens extrémistes Hutus qui furent ses garde-corps. Maindron assistera maintes fois directement à des mises à mort durant le génocide. Maindron était un grand ami du lieutenant-colonel Chollet, un tout-puissant conseiller militaire français du Président Habyarimana, des documents prouvent que Maindron aurait fait du renseignement militaire dans la préparation du génocide, et même pendant le génocide ! Il aurait participé à pratiquement toutes les réunions politiques de l’extrémisme Hutu.
Des personnes rescapées du génocide témoignent à son sujet de la sorte : « après les massacres dans l’église de Kibuye, je vois, du haut de ma cache dans le clocher, le Père Maindron et plusieurs personnes qui se dirigent vers l’église, parmi celles-ci il y avait le bourgmestre et le préfet Kahishema, le grand organisateur du génocide dans la région… ».
Une chose est sûre, c’est que l’Occident savait que le génocide se préparait et l’Eglise aussi le savait, et ils n’ont rien fait pour l’arrêter ! l’Archevêque de Kigali [ la capitale du Rwanda ], ‘‘Monseigneur’’ Vincent Nsengiyumva, était membre du parti unique du régime Hutu de Habyarimana, il fut escorté par la garde présidentielle, il était un informateur-conseiller du Président et de ses colonels les plus durs et les plus extrémistes, tel que le colonel Elie Sagatwa et un document, retrouvé plus tard dans la résidence présidentielle, démontre que l’Archevêque jouait même les intermédiaires pour des promotions d’officiers et qu’il faisait du renseignement !
Les humains oublient vite parfois ! Ce génocide de 1994, au cours duquel environ 800.000 Tutsis ont perdu la vie et sur lequel le monde maintenant commence à s’interroger, ce n’était pas le premier génocide que les Tutsis aient eu à subir, il avait été précédé de ceux de 1959 et de 1963 ! Est-ce que l’Eglise était déjà là… était-elle déjà ‘‘dans le coup’’ durant ces deux premiers génocides ? Eh oui, elle était déjà là pendant ces deux ‘‘Saint-Barthélemy’’ du Rwanda, qui ont été baptisés ‘‘la Toussaint-Rouge de 1959’’ et ‘‘le Noël-Rouge de 1963’’ ! Pourquoi ? Eh bien, tout simplement parce que ces deux génocides ont eu lieu – et ce n’est pas par hasard – le jour de ces deux fêtes catholiques et/ou chrétiennes !
De tous temps les rois pasteurs rwandais, ces ‘‘Rois mages’’ du Rwanda avaient assumé la direction d’institutions traditionnelles parfaitement bien organisées où chacun trouvait sa place et où tout fonctionnait à merveille, y compris sur le plan religieux où les Imandwas (les Dieux venus du ciel) étaient vénérés et surtout leur chef, le Dieu suprême ‘‘Imana’’ (l’équivalent de Yahvé). Seulement, peu avant ces années où les deux premiers génocides allaient éclater, l’ONU décida et proclama que le Rwanda devait baser son régime gouvernemental sur des élections démocratiques ‘‘modernes’’ et cela eut pour effet d’anéantir toutes les institutions traditionnelles existantes et de faire éclater le royaume. C’était inévitable, puisque dans ce genre d’élections seul compte le nombre, or les Tutsis (les monarques Hamites) ne constituaient que 15% de la population au Rwanda, les Hutus constituant les 85% restant !
L’Eglise, à ce moment-là, a très vite compris que pour asseoir son pouvoir au Rwanda, il fallait qu’elle ait la masse Hutu (85%) de son côté. Dès lors, elle va systématiquement fanatiser les masses Hutus au moyen des écoles chrétiennes catholiques et des séminaires catholiques ; elle multipliera également, au sein d’organisations d’activités catholiques, la formation d’abbés et séminaristes Hutus et leurs inculquera à tous la haine envers l’ensemble des Tutsis… après quoi ce sera forcément facile pour l’Eglise de déclencher chacun de ces génocides à ces deux dates précises : la Toussaint en 1959 et Noël en 1963 , car, lors de ces deux ‘‘jours rouges’’ la foule était bien présente et suffisamment ‘‘conditionnée’’ ! Voilà, quel est le vrai visage de l’Eglise : tout pour le pouvoir… même au prix d’un bain de sang à la Noël s’il le faut !
Une fois perpétré le premier génocide, celui de 1959, il faudra attendre jusqu’en octobre 1960 pour que l’on reconnaisse l’essentielle responsabilité des assemblées religieuses populaires dans le déclenchement de ce massacre ! Et cela n’empêchera pas le prochain génocide, en 1963 ni la fuite, après les élections qui suivirent, des chefs Tutsis qui se réfugièrent hors des frontières rwandaises (par exemple en Ouganda). Enfin, en 1994 l’Eglise recommencera une nouvelle et 3ième fois sous le regard stupéfait de toute la communauté internationale… laquelle restera cependant muette, et le reste encore aujourd’hui au moins en ce qui concerne un point essentiel : la responsabilité indéniable de la Chrétienté, de l’Eglise catholique / chrétienne dans ces 3 horribles massacres !