Ce samedi 27 août, 6 femmes militantes qui s'apprêtaient à rejoindre la marche GoTopless prévues au centre de Paris, ont été encerclées par la police, puis arrêtées et conduites au commissariat où elles ont été détenues plusieurs heures sans qu'aucune explication ne leur soit donnée.
Ce samedi 27 août, 6 femmes militantes qui s'apprêtaient à rejoindre la marche GoTopless prévues au centre de Paris, ont été encerclées par la police, puis arrêtées et conduites au commissariat où elles ont été détenues plusieurs heures sans qu'aucune explication ne leur soit donnée.
L'association GoTopless.org, basée aux Etats-Unis, organisait pour la première fois à Paris, une marche de sensibilisation afin que les femmes usent de leur droit constitutionnel à être « topless » en public. « Ce droit qui apparait évident pour les hommes est extrêmement contesté pour les femmes, comme on l'a constaté à Paris ce samedi alors que 6 d'entre nous se sont vues arrêtées alors qu'elles étaient couvertes et n'avaient pas encore rejoint la marche » explique Clémence Linard, coordinatrice de l'organisation GoToples.org en Europe. « La discrimination évidente pratiquée par les autorités préfectorale et policière envers les femmes comme le montre cet événement est inacceptable et en totale opposition à la Constitution française et aux Droits de l'Homme. Des membres de l'association Gotopless ont décidé de porter plainte. »
Lisiane Fricotté, juriste des Droits de l'Homme et libertés publiques, et porte parole de GoTopless.org lors de l'événement à Paris faisait partie du groupe de femmes arrêtées et détenues par la police et rappelle les faits: « Ce samedi, à 15h, près de la Place St-Michel à Paris, un groupe composé de 6 femmes et 3 hommes a été subitement encerclé par des policiers, leur ordonnant de ne plus circuler. Il y avait plus de policiers que de personnes encerclées. Apres 45 minutes d'encerclement, la police refusant toujours de donner une explication et raison de cette arrestation, a décidé d'emmener les femmes, une à une, dans le fourgon de police, tandis que les hommes pouvaient librement rejoindre la marche GoTopless. Entendues au commissariat, nous n'avons eu aucune explication sur les raisons de cette intervention, alors que nous ne faisions que faire respecter nos droits. Lorsque l'une d'entre nous a demandé pourquoi elle se trouvait là, pour quel contrôle ou quelle infraction, l'officier a répondu : « c'est vous qui allez me le dire ! ». Lorsqu'une autre a demandé à connaître ses droits au policier qui l’interrogeait, il a répondu : « quels droits ? Vous n’avez pas de droits ! ».
« Ce policier ne pouvait pas mieux décrire la situation, les femmes n'ont pas de droits car, même s'il n'existe pas de loi qui interdit aux femmes d'être seins nus, la morale judéo chrétienne qui semble être au dessus des lois, a déclaré nos seins objets sexuels et le fait de les dénuder une exposition sexuelle » dénonce Clemence Linard.
Elle précise que les autorités n’en sont pas restées là et qu'à la sortie du commissariat, les femmes qui se sont mises en marche pour rejoindre le groupe ont de nouveau été encerclées et elles ont dû de nouveau rester immobilisées, sans raison.
« Autre point montrant la volonté d’interdire aux femmes de participer à cette marche : sur les trois organisateurs de cette marche, officiellement déclarés à la Préfecture, seule la femme a été arrêtée ! C’est le règne de l’arbitraire le plus absolu et de la discrimination poussée à son paroxysme, dès lors que le tabou de la nudité est pointé » poursuit Lisiane Fricotté.
Interviewée suite à son arrestation, samedi, la juriste a commenté: « cette formule d'encerclement et de détention est la nouvelle manière d'interdire les manifestations à Paris, sans dire ouvertement qu'il s'agit d'une interdiction de manifester. Quel motif pouvait-il d’ailleurs être invoqué, alors qu’en amont, les démarches administratives d’autorisation à manifester avaient été faites ? L’absence d’autorisation ? Cela n’a aucun sens puisque les hommes ont pu suivre le parcours en toute liberté ? Comment une autorisation peut être valable pour les hommes et non valable pour les femmes ? C’est la parfaite illustration de l’état des libertés en France et de la discrimination anti constitutionnelle au regard du principe d’égalité des sexes. »
Rael, leader du Mouvement Raëlien et initiateur de l'association Gotopless, rappelait cet été lors de l'Université du Bonheur qu'il conduit devant des centaines de Français chaque année, que Paris était probablement très en retard sur New York où il est possible maintenant d'être seins nus. L'association Gotopless organise en effet depuis 4 ans des marches topless dans de nombreuses villes des Etats-Unis sans aucun problème, sous la protection de la police qui veille à ce que leurs marches se déroulent sans encombre. « Alors que les Français aiment se moquer de la pudibonderie américaine, la France n'est même pas capable de parler de seins ou même de demander à ‘’cacher ce sein que je ne saurais voir’’, au lieu de cela, elle use des pratiques totalitaires en privant des femmes de liberté, sans explication, pendant plusieurs heures pour s'assurer qu'elles ne dévoilent rien et ne dérangent pas la morale et l'ordre établi » commente Clémence Linard.
D'après l'une des membres de Gotopless qui avait fait les démarches d'autorisation auprès de la préfecture, le souci émis par la préfecture venait du fait que la marche allait passer dans le quartier de Notre Dame. « Pour préserver la sensibilité chrétienne, le préfet enferme des femmes pendant plusieurs heures! Voila qui est digne de la pire dictature religieuse ! »
D'autant plus que ces femmes ont été arrêtées alors qu’elles n’étaient pas encore ‘’topless’’. Autrement dit, ces 6 femmes ont été arrêtées pour ‘’intention de non-délit’’.
Lisiane Fricotté a décidé de porter plainte auprès du Défenseur des droits, qui a pour mission de lutter contre les discriminations et de défendre l’égalité. D’autres actions juridiques sont également prévues par les membres de l'association Gotopless afin de dénoncer ces faits et agissements de la France devant les instances internationales.